samedi 26 janvier 2013

Semaine 1.

 
Première semaine et première claque métaphorique.
 
Je prends conscience de l'expression "maison médicalisée" et mesure peu à peu l'ampleur de ce qui se déroule devant moi.
 
À mon arrivée le matin les portes automatiques referment derrière moi le monde réel, pour me laisser pénétrer dans ce cocon, surchauffé, aux couleurs pastelles ou apaisantes.
 
L'ambiance est étrange, calfeutrée et en même temps très lumineuse.
Disons...tamisée.
 
Peu à peu le salon principal s'éveille avec les premiers patients, toujours les mêmes. Le rituel peut alors commencer avec l'affichage de la date, la lecture du journal, et le grand évènement: l'écriture du menu.
 
Les activités se font surtout l'après-midi, et je me cogne de nouveau à la réalité des choses.
Les personnes sont difficiles à motiver. Certaines ayant atteint un degré de handicap si élevé qu'elles ne peuvent participer, d'autres n'ayant tout simplement "pas enve". C'est tout un travail de patience, d'opiatreté et de dialogues qui s'installe pour arriver à occuper des personnes qui au final, sont à longueur de journée dans leur fauteuils.
 
En résulte d'ailleurs souvent des disputes, parfois violentes, souvent sans grande importance, ce ne sont que des mots, au pire, un coup de canne sur la tête...Et tout le monde accoure pour séparer les deux guerriers.
 
Ce n'est qu'en les abordant un par un qu'on peut accéder à leur petit monde, mais là encore, ce sont eux qui décident. On découve alors que derrière chaque visage se cache une histoire, ou au contraire une "non-histoire", et donc une sorte de chagrin intense, qui ne se voit pas forcément au premier regard et qui peut-être caché par l'enfermement, ou un caractère grincheux.
 
C'est ainsi que j'ai pu faire la connaissance de Liliane, 85ans, atteinte de la même maladie que moi. Une femme à la beauté naturelle mais aussi fragile que du verre. Son histoire semble n'avoir aucune limite. Et quand je la regarde, une partie de mon esprit se demande si ce n'est pas mon avenir que j'observe, que j'écoute et qui m'émeut.
 
Hélène quant à elle ne sait plus quel âge elle a, ni ce qu'elle fait, mais ce que j'ai appris d'elle, c'est qu'elle avait deux filles, et que sa couleur préférée est le bleu.
 
Madame Liliane, 85ans, un air revêche, le visage marqué par les émotions. Cette femme pourrait représenter à elle seule le registre de toutes les émotions qu'un humain puisse ressentir. Elle est en fauteuil roulant, et a ce petit regard, cette petite voix de "mamie grincheuse". Mais ce masque tombe quand la nuit vient, et c'est dans mes bras que Liliane a tout bonnement fini une de ses journées interminables, durant lesquelles elle masque ses souffrances derrière des magazines et une surdité grandissante.
 
Et puis, de temps en temps, entre deux tornades émotionnelles, je retrouve Gilbert, né en 1927. Il a 15 ans.
Gilbert est la première personne à qui je me suis présentée le jour de mon arrivée, et depuis ce jour, je me demande toujours s'il se cache quelque chose derrière ses sourires et ses blagues.
 
Il accompagne Reine, une analphabète au nom magnifique et à moitié aveugle, dont j'ai fait la connaissance il y a peu, mais que je compte bien revoir prochainement.
 
Grabataires, séniles, malades, fous ?
Je ne pense pas à ces mots quand j'entre dans les murs de cette résidence.
Les patients demeurent des humains, des êtres à part entière, à leur manière.
 
Et je découvre un peu plus chaque jour ce qui se cache derrière leurs masques, leurs regards.
 
Rendez-vous donc la semaine prochaine...

lundi 21 janvier 2013

Nouveau Départ.

 
Nouveau départ, nouvelle approche.
Revue de mon projet de mémoire, de la forme, de son sujet.
 
 
Début du stage en maison médicalisée:
22 Janvier 2013
 
 
 
J'attends beaucoup de cette expérience.
Beaucoup de projets, une immersion totale,
une approche privilégiée des patients.
 
 
 
Le stage va peut-être m'apporter quelques réponses pour mon mémoire, qui sait ?